Suite au rejet mercredi par les
députés de la motion de censure présentée par le principal parti
d'opposition (Union pour un mouvement populaire, UMP), la presse
fran?aise voit dans cet événement l'occasion pour le président de
l'UMP d'assoir son leadership et pour le Premier ministre de
remonter le moral de ses troupes.
Les députés fran?ais ont rejeté
mercredi (228 voix sur 287 nécessaires) une motion de censure
déposée par l'UMP, alors que le gouvernement était affaibli par la
démission la veille de son ministre du Budget, Jér?me Cahuzac, mis
en cause dans une enquête pour blanchiment de fraude fiscale.
Le vote a été précédé par une
allocution du président de l'UMP, Jean-Fran?ois Copé, dans laquelle
le chef de l'opposition s'en est pris vertement au
gouvernement.
"Je ne monte pas à cette tribune le
c?ur léger. J'y viens habité d'une forme de tristesse ou plus
exactement de gravité, née d'un spectacle insupportable :
l'affaiblissement, le recul, et, je le redoute, la menace d'une
défaite pour notre pays", a-t-il déclaré, abordant notamment la
question de l'emploi et du modèle économique du pays.
Pour le journal Le Monde, il
s'agissait pour M. Copé de se poser en premier opposant au
gouvernement et de renforcer sa position vis-à-vis de Fran?ois
Fillon, son ancien concurrent à la présidence de l' UMP.
"Pour Copé, affaibli par sa
bataille de leadership avec Fran?ois Fillon, il s'agissait de se
positionner en premier opposant à Fran?ois Hollande", analysait
mercredi le Journal.
Même son de cloche dans le journal
Les Echos, pour qui "Fran?ois Fillon absent de l'hémicycle, M. Copé
a voulu appara?tre comme le chef de l'opposition".
Apportant la contradiction à
Jean-Fran?ois Copé, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a voulu
donner l' image d' un chef de gouvernement gardant le cap, avec des
idées claires sur ses objectifs.
Il a d' abord rappelé le bilan
hérité du gouvernement de droite : "600 milliards de dettes
supplémentaires, 24 nouvelles taxes, le million de ch?meurs en
plus".
Il s' est ensuite tourné vers les
députés de sa majorité : "Je sais où je vais, je sais comment le
faire, je sais ce que la France doit être à la fin du quinquennat",
a-t-il notamment déclaré.
Cette intervention de M. Ayrault
était donc l' occasion pour lui de redonner confiance aux députés
de son camp et, par ricochet, aux électeurs.
"Le premier ministre devait lui
remonter le moral de ses troupes au lendemain de la démission de
Jér?me Cahuzac tout en dissipant l'impression d'une trop lente mise
en ?uvre du 'changement' promis par le candidat socialiste durant
la campagne présidentielle", estimait mercredi le journal Le Monde.
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