La CCCEU dénonce le protectionnisme de l'UE contre les VE chinois, source d'incertitude sur le marché

La Chambre de commerce chinoise auprès de l’Union européenne (CCCEU, le principal groupe d’entreprises chinoises au sein de l’UE) a dénoncé les mesures protectionnistes prises par l’UE à l’encontre des véhicules électriques (VE) chinois, estimant qu’elles créaient de la panique et de l’incertitude sur le marché, alors que la part des VE chinois dans les VE nouvellement immatriculés dans l’UE a progressé.

Mercredi, un constructeur automobile chinois a par ailleurs déclaré, qu’il n’avait pas fait de progrès substantiels dans ses négociations avec l’Italie en vue de la construction éventuelle d’une usine dans ce pays, du fait des exigences strictes qui lui avaient été imposées.

Les derniers développements soulignent le fait que les droits de douane de l’UE sur les VE chinois ont commencé à avoir un impact négatif non seulement sur les exportations de VE vers l’UE, mais aussi sur le marché des VE à l’intérieur de l’Union. D’après plus analystes, si l’UE continue sur la mauvaise voie du protectionnisme, des préjudices plus profonds sont à prévoir.

Alors que le différend entre la Chine et l’UE sur les droits de douane appliqués par cette dernière aux VE chinois se poursuit, les modifications des conditions du marché ont été suivies de près. La part des VE chinois parmi les VE nouvellement immatriculés au sein de l’UE a atteint 12,4 % en juin, contre 10,4 % un an plus t?t, un résultat qui a suscité une grande attention de la part des médias étrangers.

En réponse à ces données, la CCCEU a déclaré que ce changement reflétait très probablement les fluctuations créées par le projet de l’UE d’imposer des droits de douane supplémentaires sur les VE chinois. ? Ces données soulignent également la nervosité et l’incertitude sur les marchés européens provoquées par les mesures protectionnistes de l’UE ?, a-t-elle indiqué mercredi dans un communiqué. 

En outre, la décision de l’UE a eu un impact négatif significatif sur le commerce normal entre la Chine et l’UE. En juin, les exportations chinoises de VE vers l’UE ont chuté de plus de 30 % pour atteindre 27 180 unités.

Au-delà de l’impact sur le commerce des VE, le protectionnisme de l’UE a également créé une incertitude pour les plans d’investissement des constructeurs chinois de VE dans les pays membres de l’UE. Le 9 ao?t, l’Italie a exigé du constructeur automobile chinois Dongfeng Motor, qu’il accepte de donner des garanties en matière de cybersécurité et de protection des données en l’échange d’un soutien à l’installation d’une nouvelle usine dans le pays, a rapporté l’agence d’information Bloomberg.

Toutefois, Dongfeng a fait savoir mercredi, que les deux parties n’avaient eu que des entretiens préliminaires et n’avaient pas établi de contacts substantiels. ? Dongfeng n’a pas mené de discussions sur les questions mentionnées dans les rapports des médias étrangers, y compris la cybersécurité, la protection des données et le taux de localisation de 45 % de tous les composants ?, a précisé l’entreprise dans un communiqué.

La CCCEU a également noté que l’impact négatif de l’enquête de l’UE devenait de plus en plus évident vis-à-vis du commerce bilatéral de VE, des relations bilatérales, mais aussi des efforts conjoints mondiaux de lutte contre les changements climatiques.

? Les entreprises chinoises et européennes du secteur des véhicules électriques sont prêtes à coopérer davantage et se réjouissent à l’idée de le faire. Nous espérons que l’environnement politique de l’UE sera plus propice à la promotion de la coopération entre les industries chinoises et européennes ?, a-t-elle déclaré.

La Chine et l’UE ont tenu plus de dix séries de consultations sur les droits de douane supplémentaires imposés par l’UE sur les VE chinois, et la Chine a entamé une procédure de règlement des différends contre les mesures prises par l’UE. Cette mesure est de nature à protéger les droits et les intérêts légitimes de l’entreprise chinoise, à régler les différends commerciaux et à préserver l’équité du commerce international, a-t-elle fait savoir.

Mettant en garde contre d’autres préjudices si l’UE continuait sur cette ? mauvaise voie ?, les analystes chinois ont appelé l’UE à résoudre le différend par le dialogue et à mettre fin à ses actions protectionnistes.

D’après Cui Hongjian, un professeur de l’Académie de gouvernance régionale et mondiale affiliée à l’Université des études étrangères de Beijing, ? en imposant des droits de douane supplémentaires en dépit de l’opposition des pays membres et des industries de l’UE, la Commission européenne a abandonné les principes économiques et commerciaux, se concentrant davantage sur les questions dites de sécurité dans la résolution des différends commerciaux ?.