Tribunal de Grande Instance de Paris (Photo prise le 23 février)

Le Tribunal de Grande Instance de Paris a débouté le 23 février à 11h30 (heure locale) une association qui avait demandé l'interdiction de la vente aux enchères de deux têtes en bronze représentant un rat et un lapin. Ces deux objets anciens, qui font partie de la collection Yves Saint Laurent-Pierre Bergé, seront mis aux enchères à la date prévue.

L'Association pour la protection de l'art chinois en Europe (APACE), saisie par le groupe des avocats chinois pour la restitution des objets anciens perdus de Yuanmingyuan, avait assigné la maison Christie's - chargée de la vente aux enchères qui a commencé lundi soir - pour tenter d'empêcher la vente de deux objets anciens chinois. L'avocat chinois, Ren Xiaohong, qui travaillait en France avait déposé la demande auprès du Tribunal de Grande Instance de Paris.

En ce qui concerne la partie chinoise, deux avocats ont participé au procès, tandis que la partie fran?aise était composée de sept avocats qui représentaient respectivement le ministère fran?ais de la Culture, Christie's, etc..Selon les avocats de l'accusé, l'APACE, n'ayant pas de relations d'intérêts directes avec les deux objets, n'a pas la qualité de plaignant pour intenter le procès. Après le jugement, le Tribunal de Grande Instance a décidé que les deux objets mis aux enchères étaient conformes aux règlements et a rejeté l'appel du plaignant.

De plus, l'APACE a été condamnée à verser 1 000 euros d'indemnité à Christie's ainsi que 1 000 euros à Pierre Bergé et Associés.

Selon Liu Yang, initiateur du groupe d'avocats chinois pour la restitution des anciens objets perdus de Yuanmingyuan, sur les cinq procès similaires intentés à l'étranger, quatre ont été gagnés.

La porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Jiang Yu, a déclaré que "ces objets ont été dérobés par les forces alliées franco-anglaises lors de la deuxième guerre de l'opium et égarés depuis longtemps à l'étranger. Le droit de propriété de la Chine sur ces objets ne peut pas être remis en cause. Ils doivent être restitués à la Chine : mettre aux enchères des pièces dérobées en temps de guerre non seulement blesse les sentiments du peuple chinois, mais porte atteinte à ses droits culturels, tout en violant les conventions internationales."

Avocat Ren Xiaohong

Selon l'avocat Ren Xiaohong, la signification même de ce procès est plus importante que son résultat, car à travers cela le public chinois prendra conscience qu'un grand nombre d'objets anciens chinois ont été perdus à l'étranger. Il est important de mieux protéger nos objets anciens et que les Fran?ais connaissent mieux leur histoire.

Les têtes en bronze des 12 signes du zodiaque du palais Yuanmingyuan furent perdues après l'incendie du palais Yuanmingyuan provoqué par les forces alliées franco-anglaises. Cinq d'entre eux — les têtes de b?uf, de singe, de tigre, de cochon et de cheval – ont déjà pu être rachetés et restitués à la Chine. Hormis les têtes de rat et de lapin, on ignore encore où se trouvent celles de dragon, de serpent, de chèvre, de poulet, ainsi que de chien.