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    Qui d?tient la souverainet? sur le Tibet
         
     

    Le Tibet se trouve dans la partie sud-ouest de la Chine. Les anc?tres de ses habitants entretenaient avant l'?re chr?tienne des relations avec les Han qui vivaient dans les plaines centrales. Durant une longue p?riode, les nombreuses tribus dispers?es sur le plateau du Tibet vinrent ? s'unifier et devinrent l'actuelle ethnie tib?taine.

    Sous la dynastie des Tang (618-907), des unions matrimoniales et des alliances entre les familles royales des Tib?tains et des Han leur permirent d'?tablir des relations amicales et ?troites de parent?, et d'?troits liens ?conomiques et culturels, et de s'acheminer vers la cr?ation d'un pays unifi?. Une statue de la princesse Wencheng de la dynastie des Tang qui ?pousa en 641 le roi des Tubo est toujours conserv?e au Potala, ? Lhasa, capitale du Tibet, et un "Monument de l'union entre les Tang et les Tubo" ?rig? en 823 pour marquer l'alliance entre eux se dresse toujours sur l'esplanade du monast?re de Jokhang. On peut y lire:"L'Oncle et le Neveu sont convenus d'un commun accord que leurs pays ne font qu'un, qu'ils scellent un trait? de grande union qui sera ?ternel et aura pour t?moins les Dieux et les mortels et sera toujours hautement appr?ci? par les g?n?rations ? venir."

    Au milieu du XIIIe si?cle, le Tibet fut officiellement incorpor? au territoire chnois sous la dynastie des Yuan. Depuis cette date, il a toujours ?t? sous la juridiction des autorit?s centrales, malgr? les changements de dynastie et de pouvoir central.

    Dynastie des Yuan (1271-1368)

    Au d?but du XIIIe si?cle, Genghis Khan, chef des Mongols, ?tablit un Khanat mongol dans le Nord de la Chine. En 1247, Sagya Banzhida Gonggar Gyamcan, chef des religieux du Tibet, et le prince mongol Go Tan convinrent, ? Liangzhou (actuellement Wuwei, dans la province du Gansu), des conditions de soumission du Tibet aux Mongols. Ces conditions comprenaient entre autres la remise de cartes et de documents, le paiement de tributs et l'acceptation des fonctionnaires envoy?s au Tibet. L'Histoire des g?n?rations des Sagya r?dig?e en 1629 contient la lettre ?crite par Sagya Banzhida aux dignitaires religieux et la?ques du Tibet, dans laquelle il expliquait la n?cessit? de se soumettre aux Mongols et d'accepter le syst?me administratif local fix?. En 1271, le Khanat mongol baptisa son Etat Yuan, unifia la Chin en 1279 et cr?a un pouvoir central pla?ant ? nouveau toutes les r?gions et toutes les communaut?s ethniques de la Chine sous une juridiction unifi?e, comme sous les dynasties des Han (-206-220) et des Tang. Le Tibet ?tait alors une r?gion administrative sous la juridiction directe des autorit?s centrales de la dynastie des Yuan qui r?gnait sur la Chine.

    L'empereur de la dynastie des Yuan mit sur pied le xuanzhenyuan (le Conseil des affaires politiques) charg? de diriger les affaires militaires et politiques de la r?gion du Tibet. Il d?cida lui-m?me du choix des fonctionnaires de cet organisme qui lui envoyait directement ses rapports. C'?tait le youchengxiang (premier ministre) du gouvernement central qui culmulait les fonctions de yuanshi (commissaire du Conseil), charg? du pouvoir r?el au xuanzhenyuan.

    Des organes administratifs locaux des affaires militaires et politiques - Bureau du Commissaire de pacification - furent cr??s dans la r?gion du Tibet, et d?pendaient du xuanzhenyuan. Ils exer?aient leur juridiction sur 13 bureaux de wanhu (dix mille familles) et de qianhu (mille familles). C'?taient les autorit?s centrales de la dynastie des Yuan qui d?cidaient de la d?nomination des organismes et des postes de fonctionnaires. La dynastie des Yuan envoya aussi des troupes en garnison au Tibet et un prince, dont le titre ?tait d?sormais h?r?ditaire, avait pour mission de garder l'extr?mit? est de la r?gion du Tibet, position lui permettant de p?n?trer rapidement dans la r?gion en cas de besoin, et de sauvegarder ainsi les fronti?res. Un chef de wanhu se r?volta en 1290 et les autorit?s centrales de la dynastie des Yuan envoy?rent au Tibet le prince commandant une arm?e pour r?primer la r?bellion.

    Les autorit?s centrales des Yuan d?p?chaient des ?missaires au Tibet pour y cr?er diff?rents postes de relais conform?ment au nombre des familles, ? la configuration du terrain et ? la quantit? des produits. Ces postes de relais formaient un r?seau de communications reliant le Tibet ? Dadu (Beijing actuel).

    Le gouvernement central des Yuan envoya aussi des fonctionnaires proc?der au recensement d?mographique au Tibet afin de d?terminer les effectifs de la population corv?able et l'importance des corv?es, des produits et de b?tes de somme que les localit?s devaient fournir le long des postes de relais. Trois recensements d?mographiques eurent lieu en 1268, 1287 et 1334 et des donn?es d?taill?es les concernant se trouvent not?es dans le Recueil des histoires des Han et des Tib?tains, un livre d'histoire en tib?tain.

    Dynastie des Ming (1368-1644)

    En 1368, la dynastie des Ming h?rita de la dynastie pr?c?dente le pouvoir d'administration du Tibet.

    Le gouvernement central des Ming conserva dans la plupart des cas les d?nominations et les grades du mandarinat en usage sous les Yuan. Il fonda dans les paties centrale et orientale de l'actuel Tibet le "Commandement de Dbus-Gtsang" et le "Commandement de Mdo-khams" qui d?pendaient du Commandement du Shaanxi. Ces services militaires qui correspondaient au poste de commandement d'une zone militaire provinciale s'occupaient aussi des affaires civiles. Les autorit?s centrales mirent ?galement sur pied le "Si?ge du mar?chal d'Erlisi charg? des affaires militaires et civiles". Les fonctionnaires responsables de ces organismes furent nomm?s par les autorit?s centrales.

    Etant donn? que le bouddhisme et le gouvernement ne faisaient qu'un au Tibet et que les diverses sectes dominaient chacune une r?gion, l'empereur Chengzu (1403-1424), troisi?me souverain de la dynastie des Ming, nomma les chefs religieux des diverses parties du Tibet "prince de Dharma", "prince" ou "grand tuteur d'Etat" afin de mieux dominer la r?gion. Le successeur d'un prince ne pouvait monter sur le tr?ne qu'avec l'approbation de l'empereur qui envoyait ? cette fin un ?missaire porteur de l'ordre de nomination. Selon les r?glements de la cour imp?riale, les princes devaient au Jour de l'An envoyer un messager ou se rendre personnellement dans la capitale participer aux c?r?monies de c?l?bration ? la cour, exprimer leurs v?ux et remettre les tributs. Il y avait des dispositions concr?tes concernant la dur?e de leur s?jour dans la capitale, le nombre des personnes se rendant ? la capitale, leur itin?raire et leur approvisionnement en route. On peut voir aujourd'hui encore des tablettes portant l'inscription "Vive l'Empereur" dans certaines lamaseries du Tibet.

    Le Dalai Lama et le Bainqen Lama qui repr?sentent deux syst?mes de bouddhas vivants appartiennent aux Gelup-pa, une ?cole du bouddhisme tib?tain apparue sous les Ming. Le troisi?me Dalai Lama ?tait au d?but le Sup?rieur d'un monast?re de Gelup-pa. Le gouvernement central des Ming lui accorda une faveur exceptionnelle en l'autorisant ? venir apporter ses tributs ? la capitale. Elle lui accorda en 1587 le titre honorifique "Dorjichang".

    C'?tait aussi les autorit?s centrales qui punissaient les d?lits des fonctionnaires locaux du Tibet.

    Dynastie des Qing (1644-1911)

    En 1644, la dynastie des Qing rempla?a celle des Ming et renfor?a son autorit? sur le Tibet. L'empereur nomma officiellement en 1653 le Dalai Lama et en 1713 le Bainqen Lama, consacrant ainsi leur titre de Dalai Lama et de Bainqen Erdini, ainsi que leur position politique et religieuse au Tibet. Le premier, install? ? Lhasa, avait autorit? sur la plus grande partie du Tibet, et le second, ?tabli ? Xigaze, sur l'autre partie du Tibet. En 1719, le gouvernement Qing envoya des troupes au Tibet pour chasser les Dzoungares qui occupaient Lhasa depuis trois ans et se mit ? modifier le syst?me administratif du Tibet. L'empereur de la dynastie des Qing nomma un jeune Bouddha vivant de la r?gion de Xikang comme septi?me Dalai Lama et l'envoya au Tibet sous escorte. Il nomma en m?me temps quatre hauts fonctionnaires tib?tains ?m?rites et prestigieux au poste de galoin charg?s de diriger les affaires politiques du Tibet. En 1727, il envoya deux ministres au Tibet, qui, au nom des autorit?s centrales, surveillaient l'administration locale de la r?gion. Cette ann?e, il fit tracer officiellement les limites entre le Tibet, le Sichuan, le Yunnan et le Qinghai.

    Le gouvernement des Qing promulgua maintes fois des r?glements pour modifier et am?liorer les syst?mes anciens et en ?tablir de nouveaux, afin d'assurer un meilleur fonctionnement des organes administratifs du Tibet. En 1793, il promulgua les "R?glements administratifs du Tibet, approuv?s par Sa Majest?" qui comprenaient principalement les clauses suivantes:

    Le gouvernement des Qing d?tenait le pouvoir de reconna?tre les enfants-incarnations apr?s le d?c?s des grands bouddhas vivants, y compris le Dalai Lama et le Bainqen Erdini. Quand ces enfants-incarnations ?taient d?couverts, leurs noms ?taient ?crits sur des fiches d'ivoire et celles-ci ?taient plac?es dans une bouteille d'or fournie par les autorit?s centrales. Le successeur ?tait d?sign? par tirage au sort en pr?sence des envoy?s imp?riaux au Tibet et des grands bouddhas vivants concern?s (la bouteille d'or et les fiches sont maintenant conserv?es ? Lhasa). La c?r?monie de rasage des cheveux de l'enfant-incarnation, le choix de son nom religieux, de son ma?tre d'initiation et de son pr?cepteur de canons bouddhiques devaient aussi ?tre soumis ? l'approbation de la cour imp?riale par le commissaire des Qing au Tibet. Les autorit?s centrales envoyaient aussi un repr?sentant assister ? la c?r?monie de l'accession au lit bouddhique du Dalai Lama ou du Bainqen Erdini et celle de leur entr?e en fonction officielle ? l'?ge de 18 ans.

    Le commissaire des Qing au Tibet qui supervisait au nom des autorit?s centrales le gouvernement du Tibet ?tait ?gal au Dalai Lama et au Bainqen Erdini. Les galoin et les fonctionnaires de rang inf?rieur ? ces derniers ?taient leurs subordonn?s.

    Le gouvernement des Qing d?cidait du nombre des fonctionnaires militaires et civils du Tibet,de leur grade et de leur promotion ou remplacement. Les plus hauts fonctionnaires du Tibet - quatre galoin et six deboin - ?taient nomm?s et r?tribu?s par les autorit?s centrales.

    Il fut d?cid? de mettre sur pied une arm?e tib?taine r?guli?re forte de 3 000 hommes, avec un nombre d?termin? d'officiers. La provenance de la solde, l'armement et les lieux de garnison furent aussi d?termin?s par lesdits r?glements. Il fut d?cid? par ailleurs de stationner au Tibet 1 400 officiers et soldats venus du reste du pays. Les arm?es tib?taine et han furent plac?es sous le commandement de l'officier envoy? par les autorit?s centrales.

    Il fut d?cid? de fonder un H?tel de la Monnaie, charg? comme dans le reste du pays de fondre des monnaies officielles. Les pi?ces d'argent portaient ? l'endroit et ? l'envers l'inscription moul?e de "Tr?sor de Qianlong" en chinois et tib?tain.

    Les revenus et d?penses annuels du Dalai Lama et du Bainqen Erdini ?taient v?rifi?s et contr?l?s par le commissaire des Qing au Tibet.

    La soci?t? enti?re se chargeait ?quitablement de la corv?e au Tibet. La liste des nobles et des membres de grands monast?res qui b?n?ficiaient d'un exemption de la corv?e gr?ce ? leurs m?rites devait ?tre approuv?e par le commissaire au Tibet et le Dalai Lama qui leur d?livraient un certificat ? ce sujet.

    Les hommes d'affaires venus du N?pal et du Cachemire faire du commerce au Tibet devaient ?tre enregistr?s et la liste de leurs noms soumise au commissaire des Qing au Tibet, et leurs laissez-passer ?taient d?livr?s par un fonctionnaire responsable. Toutes les demandes de gens de l'ext?rieur pour aller ? Lhasa devaient ?tre vis?es par le Bureau du commissaire des Qing au Tibet. Ceux des Tib?tains qui se rendaient au N?pal ou dans un pays devaient obtenir un laissez-passer d?livr? par le commissaire au Tibet, pour une dur?e d?termin?e.

    Des bornes fuent ?rig?es en certains secteurs de la fronti?re entre la partie sud-ouest du Tibet et les pays voisins dont l'Inde et le N?pal. Le commissaire au Tibet faisait chaque ann?e des tourn?es d'inspection pour contr?ler la d?fense et l'?tat des bornes de fronti?re.

    Le commisaire au Tibet avait autoris? exclusive sur les affaires ?trang?res du Tibet. Il ?tait interdit aux galoin de correspondre avec une partie ext?rieure. Quand le Dalais Lama et le Bainqen Erdini recevaient une lettre ou une p?tition, ils devaient en faire rapport au commissaire des Qing au Tibet ? des fins de contr?le, et celui-ci discutait avec eux pour lui donner la r?ponse ? leur place.

    La punition des criminels devait ?tre v?rifi?e par le commissaire des Qing au Tibet.

    Les autorit?s centrales de la dynastie des Qing envoy?rent en tout une centaine de commissaires au Tibet de 1727 o? elles avaient commenc? ? le fair, ? 1911, ann?e du renversement de la dynastie des Qing.

    La R?publique de Chine (1912-1949)

    La r?volution qui ?clata en Chine en automne 1911 mit fin ? la dynastie des Qing qui avait r?gn? en Chine pendant 270 ans environ et donna le jour ? la R?publique de Chine.

    D?s sa fondation, celle-ci proclama qu'elle ?tait une r?publique unissant en son sein les Han, les Mandchous, les Mongols, les Hui, les Tib?tains et autres communaut?s ethniques. Dans la d?claration qu'il fit le jour de son entr?e en fonction, le premier janvier 1912, le pr?sident par int?rim Sun Yat-sen, fondateur de la R?publique de Chine, fit remarquer que "l'Etat s'appuyait sur son peuple. Notre unit? nationale signifie que nous sommes un pays comprenant des territoires habit?s de Han, de Mandchous, de Mongols, de Hui et de Tib?tains et que ces communaut?s ethniques sont unies comme un seul homme." Le drapeau national d'alors, un drapeau ? cinq couleurs, symbolisait l'union des cinq communaut?s ethniques. En mars de la m?me ann?e, la "Constitution provisoire de la R?publique de Chine", premier Constitution de la R?publique publi?e par le S?nat provisoire de la R?publique de Chine ? Nanjing, stipule formellement que le Tibet fait partie de la R?publique de Chine.

    La "Loi organique de l'Assembl?e nationale de la R?publique de Chine" et la Loi ?lectorale des d?put?s ? l'Assembl?e nationale promulgu?es par le gouvernement de Beijing le 10 ao?t 1912 afin de constituer la premi?re Assembl?e nationale officielle de la R?publique de Chine stipulent le mode de participation des habitants du Tibet aux ?lections et la participation directe des d?put?s tib?tains ?lus ? l'administration du pays. Le XIIIe Dalai Lama et le IXe Bainqen Erdini particip?rent, en leur qualit? de repr?sentants officiels, ? la formation du gouvernement national ? Nanjing par le Kuomintang de Chine en 1927 et ? la convocation de l'Assembl?e nationale en 1931. Dans le programme g?n?ral de la "Constitution provisoire de la R?publique de Chine pendant la p?riode de tutelle politique", le premier article affirme que le Tibet fait partie de la R?publique de Chine. Les repr?sentants du gouvernement local du Tibet et de l'Assembl?e Kampus, organe administratif du Bainqen, prirent part au Congr?s national tenu en 1946 par le gouvernement national de Nanjing.

    Sous la R?publique de Chine, le gouvernement central gouverna le Tibet tout comme l'avaient fait les dynasties des Yuan, des Ming et des Qing. Il mit sur pied en 1912 le Bureau des affaires mongoles et tib?taines (rebaptis? en mai 1914 le Yuan relatif ? la Mongolie et au Tibet) pour remplacer le Yuan administratif des affaires mongoles et tib?taines de l'?poque des Qing et s'occuper des affaires locales du Tibet. Il nomma un magistrat repr?sentant les autorit?s centrales au Tibet pour exercer les fonctions que le commissaire des Qing avait assum?es en son temps. Apr?s la proclamation du gouvernement national ? Nanjing, celui-ci mit sur pied en 1929 la Commission de Mongolie et du Tibet charg?e de r?gler les affaires administratives des r?gions de minorit?s ethniques, notamment des Tib?tains et des Mongols. En avril 1940, il ?tablit ? Lhasa la repr?sentation de la Commission de Mongolie et du Tibet, un organisme permanent du gouvernement central au Tibet.

    Conform?ment aux r?gles ?tablies dans l'histoire, le Dalai Lama, le Bainqen Erdini et les autres grands bouddhas vivants ne peuvent jouir de leur position l?gale sur les plans politique et religieux que si leurs titres sont approuv?s et ent?rin?s par le gouvernement central. Malgr? les menaces ext?rieures, de fr?quents troubles int?rieurs et l'affaiblissement du gouvernement central de la R?publique de Chine, les Dalai Lamas et les Bainqen Erdini continu?rent ? accepter le fait que leurs titres soient conf?r?s par le gouvernement central, et d?clar?rent maintes fois leur volont? de sauvegarder l'unit? du pays et de soutenir le gouvernement central. En 1919, le XIIIe Dalai Lama d?clara ? la d?l?gation du gouvernement central de Beijing:"Ce n'est pas du fond du c?ur que je suis probritannique... Je jure d'?tre attach? ? mon pays et de travailler au bonheur des cinq communaut?s ethniques." Au soir de sa vie (en 1930), il dit:"Je souhaite du fond du c?ur que la Chine connaisse une paix et une unit? v?ritables... Nous faisons tous partie du territoire chinois, ? quoi bon nous distinguer les uns des autres?" "Il est vrai que les Anglais ont l'intention de me s?duire, mais je sais bien qu'il ne faut pas perdre la souverainet?." Il exprima publiquement son intention de "ne pas entretenir de relations ?troites avec les Anglais et de ne pas trahir les autorit?s centrales". (Extrait d'"Une mission au Xikang et au Tibet", ?crite par Liu Manqing) Le IXe Bainqen Erdini ?crivit dans son testament:"J'ai toujours recherch? le but grandiose de soutenir les autorit?s centrales, de diffuser le bouddhisme, de promouvoir l'union des cinq communaut?s ethniques et d'assurer en commun la prosp?rit? du pays."

    Quand le XIIIe Dalai Lama d?c?da en d?cembre 1933, le gouvernement local du Tibet en informa, selon les traditions, les autorit?s centrales. Le gouvernement national envoya un ?missaire sp?cial assister ? la c?r?monie fun?raire et approuva la nomination du bouddha vivant Razheng ? la r?gence pour exercer par int?rim les fonctions du Dalai Lama. Conform?ment aux r?gles ant?rieures, le gouvernement local du Tibet fit rapport au gouvernement central de tout ce qui concernait la recherche de l'enfant-incarnation du XIIIe Dalai Lama. L'actuel XIVe Dalai Lama, n? dans la province du Qinghai et nomm? ? l'origine Lamo Donzhub, fut choisi ? l'?ge de deux ans comme l'un des enfants-incarnations. En 1939, ayant re?u le rapport du gouvernement local du Tibet, le gouvernement central ordonna aux autorit?s provinciales du Qinghai d'envoyer une unit? arm?e l'escorter ? Lhasa. Apr?s avoir envoy? le pr?sident de la Commission de Mongolie et du Tibet Wu Zhongxin examiner la situation ? Lhasa, Tchiang Ka?-chek, chef du gouvernement central, approuva la demande du r?gent du Tibet, le bouddha vivant Razheng, de se passer du tirage au sort au moyen de la bouteille d'or, et le pr?sident du gouvernement national ?mit officiellement l'ordre de ratifier l'accession de Lamo Donzhub au titre du XIVe Dalai Lama.

    La R?publique populaire de Chine

    La guerre de lib?ration du peuple chinois ayant ?t? couronn?e d'une victoire d?cisive, la R?publique populaire de Chine fut proclam?e en 1949. Par suite de la lib?ration pacifique de Beiping, du Hunan, et des provinces limitrophes du Tibet, comme le Yunnan, le Xinjiang et le Xikang, jusque l? sous la domination du gouvernement du Kuomintang, le gouvernement populaire central adopta aussi le principe de lib?ration pacifique envers le Tibet, tenant compte des faits historiques et actuels de cette r?gion. Il notifia officiellement en janvier 1950 aux autorit?s locales du Tibet d'"envoyer une d?l?gation ? Beijing n?gocier la lib?ration pacifique du Tibet". Mais, avec l'appui d'une certaine force ?trang?re et au m?pris des int?r?ts du pays et du peuple tib?tain, le r?gent Dagzhag Ngawang Songrab et d'autres personnes qui contr?laient alors le gouvernement local du Tibet, refus?rent la proposition du gouvernement central relative aux n?gociations de paix. Ils concentr?rent le gros de l'arm?e tib?taine sur la ligne de Qamdo, dans la partie orientale du Tibet, et construisirent des ouvrages de d?fense dans le but de r?sister ? l'Arm?e populaire de Lib?ration. Le gouvernement central se vit donc oblig? de lui ordonner en octobre 1950 de traverser le fleuve Jinsha et de lib?rer Qamdo.

    Par la suite, le gouvernement central somma de nouveau le gouvernement local du Tibet d'envoyer une d?l?gation n?gocier ? Beijing. Cette politique constante en faveur des n?gociations de paix encouragea consid?rablement les forces patriotes du Tibet et leur apporta un grand soutien. Les personnalit?s patriotes de la couche sup?rieure, repr?sent?es par Ngapoi Ngawang-Jigme, se prononc?rent ?nergiquement pour les n?gociations de paix, et obtinrent une large approbation. Le XIVe Dalai Lama qui acc?da au pouvoir avant la date convenue accepta la proposition de n?gociations de paix. En janvier 1951, il adressa au gouvernement populaire central une lettre dans laquelle il ?crit:"Cette fois-ci j'accepte la demande chaleureuse et sinc?re de tout le peuple tib?tain d'exercer le pouvoir moi-m?me...d?cide de d?f?rer en paix ? son souhait" et d'envoyer une d?l?gation aupr?s du "gouvernement populaire central afin de chercher ? r?gler le probl?me du Tibet". Il nomma en f?vrier 1951 Ngapoi Ngawang-Jigme premier repr?sentant pl?nipotentiaire du gouvernement local du Tibet, Kemai Soinam Wangdui, Tubdain Daindar, Tubdain Legmoin et Sampo Dainzin Toinzhub, repr?sentants charg?s d'aller ? Beijing r?gler tout ce qui concerne les n?gociations avec le gouvernement populaire central.

    Les repr?sentants du gouvernement populaire central et du gouvernement local du Tibet aboutirent le 23 mai 1951 ? un accord sur les probl?mes relatifs ? la lib?ration pacifique du Tibet et sign?rent "l'Accord entre le gouvernement populaire central et le gouvernement local du Tibet sur les mesures concernant la lib?ration pacifique du Tibet" (en abr?g? l'accord en dix-sept points). Aux termes de l'accord, le peuple tib?tain devait s'unir et chasser les forces d'agression imp?rialistes hors du Tibet; le gouvernement local tib?tain devait apporter une aide active ? l'Arm?e populaire de lib?ration pour lui permettre de p?n?trer au Tibet et de consolider la d?fense nationale; le peuple tib?tain avait droit ? l'autonomie r?gionale; les autorit?s centrales n'apporteraient pas de modification ? l'organisation politique en place au Tibet, ni aux statuts et pr?rogatives pr??tablis du Dalai Lama et du Bainqen Erdini, et les fonctionnaires de tous les niveaux seraient maintenus ? leur poste; la politique de libert? de croyance religieuse serait appliqu?e, les croyances religieuses, les m?urs et coutumes du peuple tib?tain seraient respect?es; la langue et l'?criture tib?taines, l'enseignement, l'agriculture, l'?levage, l'industrie et le commerce seraient d?velopp?s progressivement et le niveau de vie des habitants am?lior?; les autorit?s centrales s'occuperaient sous une direction centralis?e de toutes les affaires ext?rieures de la r?gion du Tibet. L'accord stipulait explicitement, par ailleurs, que touchant les diff?rentes r?formes du Tibet, aucune contrainte ne serait exerc?e par les autorit?s centrales, et que le gouvernement local du Tibet proc?derait ? des r?formes de sa propre initiative.

    Cet accord b?n?ficia de l'approbation et du soutien du peuple multi-ethnique du Tibet. Du 26 au 29 septembre 1951, le gouvernement local du Tibet convoqua une conf?rence ? laquelle particip?rent tous les fonctionnaires eccl?siastiaques et la?ques et les repr?sentants de trois grands monast?res pour discuter de l'accord. Dans le message au Dalai Lama adopt? lors de la conf?rence, il est dit:"L'accord en dix-sept points que nous venons de signer profite consid?rablement et incomparablement ? la cause grandiose du Dalai Lama, au bouddhisme, aux affaires politiques et ?conomiques du Tibet, et doit sans conteste ?tre appliqu? ? la lettre." Le Dalai Lama envoya donc le 24 octobre de la m?me ann?e un t?l?gramme au pr?sident Mao Zedong dans lequel il disait:"Sur la base de l'amiti?, les repr?sentants des deux parties ont sign? le 23 mais 1951 l'accord sur les mesures concernant la lib?ration pacifique du Tibet. Le gouvernement local, les lamas et les populations la?ques du Tibet le soutiennent ? l'unanimit?. Sous la direction du pr?sident Mao et du gouvernement populaire central, ils apportent une aide active ? l'Arm?e populaire de lib?ration entr?e au Tibet pour consolider la d?fense nationale, chasser les forces imp?rialistes du Tibet et sauvegarder l'unit? territoriale et la souverainet? du pays." Le Bainqen Erdini et l'Assembl?e Kampus d?clar?rent de leur c?t? que "l'accord correspondait compl?tement aux int?r?ts du peuple chinois multi-ethnique en g?n?ral et ? ceux du peuple tib?tain en particulier". Le 26 octobre de la m?me ann?e, avec l'appui du peuple tib?tain, l'Arm?e populaire de lib?ration entra ? Lhasa.

    Apr?s la lib?ration pacifique du Tibet, le gouvernement populaire central et les forces patriotes de la couche sup?rieure du Tibet ?uvr?rent ?nergiquement ? l'application de l'accord en dix-sept points. En 1954, le Dalai Lama et le Bainqen Erdini se rendirent ensemble ? Beijing pour participer ? la premi?re Assembl?e populaire nationale de la R?publique populaire de Chine. Dans le discours qu'il pronon?a ? l'Assembl?e, le Dalai Lama exposa les r?sultats obtenus depuis trois ans dans la mise en pratique de l'accord en dix-sept points et soutint chaleureusement les principes et les clauses concernant l'autonomie r?gionale des minorit?s ethniques, contenus dans le projet de la premi?re Constitution de la Chine nouvelle. En ce qui concerne la religion, il d?clara:"Le peuple tib?tain qui nourrit de profondes croyances religieuses s'est montr? fort troubl? par la rumeur fabriqu?e par certaines gens selon laquelle le Parti communiste et le gouvernement populaire veulent d?truire la religion. Mais maintenant cette rumeur visant ? semer la discorde a fait faillite et le peuple tib?tain comprend par sa propre exp?rience que nous avons la libert? de croyance religieuse." Il exprima sa volont? de transformer graduellement le Tibet en une r?gion prosp?re et heureuse, sous la direction du gouvernement populaire central et avec l'aide du peuple multi-ethnique. Le 20 septembre, le Dalai Lama, le Bainqen Erdini et les autres d?put?s tib?tains vot?rent la "Constitution de la R?publique populaire de Chine" avec les autres d?put?s de diff?rentes communaut?s ethniques. Lors de cette Assembl?e, le Dalai Lama et le Bainqen Erdini furent ?lus respectivement vice-pr?sident et membre du Comit? permanent de l'Assembl?e populaire nationale. Faisant partie du personnel dirigeant du pays, ils exer?aient, selon la Constitution, leur droit de participer ? l'administration des affaires d'Etat.

    Le 22 avril 1956, le Dalai Lama assuma les fonctions de pr?sident du Comit? pr?paratoire de la r?gion autonome du Tibet et d?clara lors de la conf?rence marquant la fondation de ce comit?:"J'ai envoy? en 1951 une d?l?gation ? Beijing pour n?gocier avec les repr?sentants du gouvernement populaire central, et sur la base de l'unit? et de l'amiti?, nous avons sign? l'"accord entre le gouvernement populaire central et le gouvernement local du Tibet concernant les mesures de lib?ration pacifique du Tibet". D?sormais, le peuple tib?tain s'est d?barrass? de l'asservissement et de la mainmise exerc?s par les imp?rialistes et est revenu au sein de la patrie. Tout comme les peuples des autres communaut?s ethniques, il jouit pleinement des droits d'?galit? nationale et s'est engag? dans la voie lumineuse de la libert? et du bonheur."