Dans la vie des Tibétains, offrir un hada, genre d’écharpe, est un rite de politesse ou de vénération. Ainsi lors d’un pèlerinage, des fidèles en offrent un à la statue de Bouddha, les gens en offrent aussi lors de l’accueil de touristes ou d’invités à une cérémonie de mariage ou de funérailles ou tout simplement pour présenter des voeux à quelqu’un.

Le mot hada signifie, en tibétain, pièce d’etoffe rituelle dont la qualité et la couleur peuvent varier selon le statut social des personnes qui les donnent. Cependant pour la plupart des Tibétains qui vivent dans cette région entourée de montagnes enneigées, ils utilisent plutôt le hada blanc dont la couleur symbolise la pureté, la sincérité et la justice. C’est pourquoi parmi les hadas bleu-clair, bleu foncé, jaunes ou en cinq couleurs, le plus couramment usité est le hada blanc qui en comprend trois pièces selon la qualité de l’étoffe, sa grandeur et le motif décoratif: le hada de Neikou, celui de Axi et celui de Suxi.
Quant au hada en cinq couleurs, évoquant la doctrice bouddhique et rappelant le vêtement du bodhisattva, il n’est utilisé seulement que dans certaines circonstances particulières.

L’habitude d’offri un hada est pour les Tibétains un rite ancien. Auparavant, dans les milieux officiels du Tibet, les fonctionnaires des divers échelons devaient offrir un hada suivant leur propre grade, sinon, ils étaient considérés comme transgresseurs des règles de politesse. Les personnes de milieux simples pouvaient offrir un hada avec plus de liberté en tenant compte de leurs possiblités financières. Il faut offrir le hada des deux mains et plié en deux tourné d’une certaine façon vers la personne à qui on l’offre en s’inclinant. Celui qui le reçoit doit lui aussi l’accepter des deux mains en s’inclinant de la même façon. Lorsqu’on présente un hada à un Bouddha ou à un bodhisattva ou encore à une personne aînée, on doit s’incliner plus profondément, élever le hada des deux mains au dessus de la tête avant de le déposer dans les mains de l’autre. Dans certains cas on peut aussi le passer autour du cou.

L’offrande du hada est une coutume ancentrale des Tibétains qui s’est transmise de génération en génération et qui est encore bien vivante aujourd’hui.