Six raisons expliquant pourquoi l'économie de Chine continuera à résister
Certains mots clefs des documents issus des sessions annuelles en cours de l'Assemblée populaire nationale (APN) et de la Conférence de consultation politique du peuple chinois (CCPPC), nous permettent de comprendre pourquoi nous devrions avoir confiance dans la résistance de l'économie chinoise malgré les problèmes qu'elle rencontre.
Cette année, les mots clefs des "Deux sessions" sont notamment "vitesse de la croissance économique", "secteur des services", "emplois", "réformes structurelles du c?té de l'offre", "innovations", "croissance verte et sécurité sociale".
A la vue de ces mots clefs, il y a au moins six raisons pour lesquelles nous pouvons nous attendre à ce que l'économie chinoise fasse preuve de résistance malgré les problèmes complexes rencontrés.
Premièrement, la Chine affiche une création d'emplois forte.
Les statistiques montrent que 13,12 millions d'emplois ont été créés dans les villes l'année dernière, soit mieux que prévu. Le taux de ch?mage urbain enregistré était de 4,05 %. La cible pour cette année est de créer 10 millions de nouveaux emplois.
D'après les économistes, une création d'emploi forte signifie des revenus stables pour les habitants, qui de ce fait auront plus d'argent pour consommer. Bien entendu, cela implique également de la stabilité sociale. Par ailleurs, cela permet un faible ralentissement de la croissance économique sans trop de turbulence.
Deuxièmement, le secteur des services grandit rapidement et représente aujourd'hui un peu plus de 50 % du Produit Intérieur Brut (PIB).
Nicholas Lardy, chercheur à l'Institut Peterson d'Economie Internationale basé aux Etats-Unis, a souligné dans un article récent la croissance plus rapide du secteur des services chinois que celle du secteur manufacturier, comme changement majeur.
Troisièmement, les conditions de vie en Chine s'améliorent. Les gens travaillent beaucoup et sont de plus en plus éduqués.
Les gens sont prêts à dépenser beaucoup dans la santé, le logement et même dans la nourriture. La demande de produits et services meilleurs dans le pays le plus peuplé du monde ne cesse d'augmenter.
Il est crucial que "la plupart des habitants de Chine pensent que leurs enfants vivront une vie meilleure", a expliqué Kishore Mahbubani, doyen de l'Ecole Lee Kuan Yew de politique publique de l'université de Singapour.
Les gens sont vraiment prêts à dépenser dans l'éducation de leurs enfants. Il en va de même pour le gouvernement. Cela se traduira à la fin par une hausse de la productivité du travail, facteur essentiel pour soutenir la croissance économique.
La productivité du travail en Chine a augmenté de 6,6 % en 2015, ce qui laisse entendre que les travailleurs sont devenus plus productifs.
Quatrièmement, le gouvernement entreprend avec fermeté des réformes basées sur le marché pour rendre son économie plus efficiente.
La libéralisation des taux d'intérêts a été adoptée l'année dernière grace à une réforme à deux voies. Les autorités continuent de promouvoir les réformes du marché financer, quoique prudemment.
Le gouvernement a développé un plan pour réduire la surcapacité sévère dans les secteurs de l'acier et du charbon, même si cela signifiera la perte de près de 1,8 million d'emplois.
Cinquièmement, la Chine continue d'être assez prudente dans la gestion des risques de son système financier tout en poussant les réformes.
La régulation financière macroprudentielle fait partie du 13ème Plan quinquennal, qui établit la feuille de développement sur les cinq prochaines années. Même si les marchés financiers ne sont pas parfaitement gérés, le marché des produits dérivés continue d'être relativement moins développé en Chine.
Enfin, les décideurs continuent d'avoir une marge décisionnelle importante, autant monétaire que fiscale, pour assurer la stabilité de la croissance économique tout en pr?nant des réformes structurelles sous-tendant la croissance durable.
Le gouvernement espère que son économie conna?tra une croissance entre 6,5 % et 7 % cette année. Il faut que la croissance avoisine les 6,5 % sur les cinq prochaines années pour doubler le PIB per capital de 2010.
Contrairement à ce que des économistes comme Ben Bernanke pensent, la croissance actuelle en Chine, bien que plus lente que par le passé, correspond toujours aux prévisions officielles. Le pays ne s'écarte pas des réformes structurelles.
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