Sommet du G20 : quels enjeux pour le continent africain ?

Quatre présidents africains, dont le président de la République du Tchad, Idriss Deby Itno, par ailleurs président en exercice de l'Union africaine (UA), seront les invités d'honneur du sommet du G20 qui aura lieu les 4 et 5 septembre 2016 à Hangzhou, une ville située à l'est de la Chine. Ce sommet sera-t-il l'occasion pour eux de présenter les crises que traverse le continent et les enjeux de l'Afrique ?

Ces chefs d'Etat sont Jacob Zuma d'Afrique du Sud, Idriss Deby Itno du Tchad, Macky Sall du Sénégal et Abdel Fattah al-Sissi d'Egypte. Les dirigeants des pays industrialisés et les chefs des organisations internationales seront également présents les 4 et 5 septembre à Hangzhou pour plancher sur les enjeux de la coopération économique mondiale et du partage, grande tendance actuelle avec les opportunités et les principaux défis à relever pour donner un nouvel élan à l'économie à long terme. Les dirigeants du G20 auront-ils l'ambition de proposer des solutions appropriées dans le cadre de l'industrialisation en Afrique ?

Il n'est un secret pour personne que l'Afrique est un vaste continent qui regorge de ressources naturelles, mais elle traverse une crise qui ne favorise guère son décollage économique. Pour aider l'Afrique à sortir du marasme économique, le sommet des grandes puissances industrielles du monde devrait apporter de nouvelles visions, orientations efficaces et efficientes pour contribuer à l'amélioration de l'épineuse question de la sécurité, de la paix et de la stabilité politique dans la région et la sous-région en proie à des violences, sans laquelle le développement est un vain mot. Il ne faut pas non plus oublier la constitution des forces d'intervention de l'UA, dans le cadre du maintien de la paix ainsi que de la prévention ou de la résolution des conflits armés, qui menacent le développement durable de l'Afrique.

Un autre aspect non négligeable, pour sortir l'Afrique du cercle vicieux du sous-développement, c'est l'investissement dans le secteur de l'industrialisation, car la plupart des pays ne se sont pas engagés sur la voie de l'industrialisation. Or, l'absence d'industrialisation pousse les jeunes dans la fleur de l'age à quitter la campagne pour s'installer à la ville, dans l'espoir d'y trouver un emploi qui leur permettra d'améliorer leurs conditions de vie. La mécanisation de l'agriculture s'avère indispensable et offre une possibilité très importante de création d'emplois et de richesse. Elle peut absorber un grand nombre de jeunes au ch?mage. Les dirigeants des pays membres du G20 en général et la Chine en particulier, avec sa capacité industrielle solide, devraient trouver des solutions idoines pour permettre à l'Afrique de réduire l'importance de l'agriculture de subsistance et promouvoir la commercialisation et les gains de productivité par l'innovation technologique, les infrastructures et la bonne gouvernance. Tels sont les défis d'un continent qui compte au moins 200 millions de jeunes agés de 15 à 24 ans, qui constituent plus de 20 % de sa population totale.

par Ndomadji Ndodegue, journaliste tchadien en stage à China.org.cn